Grossesse : un antiépileptique à éviterLa Food and Drug Administration (FDA) américaine met à nouveau en garde contre la prise de valproate,
(un antiépilpetique commun) pendant la grossesse. Une nouvelle étude
conforte les preuves des risques que son utilisation entraîne pour le
fœtus. Ce médicament, qui n’est prescrit en France que contre l’épilepsie, est également utilisé outre-Atlantique pour traiter certaines migraines. Suite à la publication d’une nouvelle étude, la FDA renforce ses
recommandations concernant le valproate. Menée outre-Atlantique,
celle-ci a permis d’observer les dommages que ce traitement occasionne
au fœtus, lorsqu’il est utilisé contre la migraine. A l’âge de 6 ans,
les enfants exposés in utero à ce produit ont en effet présenté un QI
diminué de 8 à 11 points, par rapport à ceux dont la mère s’étaient vues
prescrire un autre antiépileptique. Par conséquent, « l’administration
de valproate est contre-indiquée chez les femmes enceintes dans le
cadre de la prévention des migraines », annonce la FDA.
En France, « le valproate n’est pas indiqué dans la prophylaxie des
crises migraineuse », rappelle l’Agence nationale de Sécurité du
Médicament et des Produits de Santé (ANSM). En revanche, il est bien
« indiqué dans l’épilepsie et dans les épisodes maniaques du trouble
bipolaire en cas de contre-indication ou d’intolérance au lithium ».
Sauf cas exceptionnelToutefois, « ce médicament ne doit pas être utilisé pendant la
grossesse, ni chez les femmes en âge de procréer, sauf en cas de réelle
nécessité (par exemple en cas d’inefficacité des alternatives
thérapeutiques dans l’épilepsie) », précise l’ANSM. De son côté, la FDA
n’écarte pas non plus totalement la possibilité de prescrire ce
médicament pendant la grossesse, mais uniquement en cas d’échec des
autres options.
Déjà en 2006,
une étude internationale menée sur 4 médicaments antiépileptiques
mettait en cause le valproate. Dans plus de 20% des grossesses suivies,
sa prise avait mené à la mort fœtale, à des malformations du crâne, des
membres et du cerveau, ou encore à des troubles cardiaques et
pulmonaires. Le risque s’est avéré inférieur avec les autres
antiépileptiques, la phénytoïne, la carbamazépine et la lamotrigine.
Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel DucreuzetSource : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]